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Fritz Leiber

biographie - bibliographie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses premières vraies lectures furent celles des dramaturges : Galsworthy, Barry, Milne, Shaw et Ibsen. Soyons honnêtes, ses parents ne furent pas des monstres sacrés de la scène ou de l'écran, même si on peut citer quelques critiques sur le rôle de Fritz Sr dans quelques films où il incarnait Louis XI ou Cesar au début des années 20. Fritz Sr créera sa troupe dans les années 20 sous le haut patronage de Shakespeare lui-même, n'atteindra toujours pas les sommets de la gloire avant de rejoindre Hollywood où il tentera d'attirer son fils.

A 18 ans, Fritz accompagne ses parents lors d' une tournée avant de s'inscrire à l'université de Chicago où il obtiendra une licence de philosophie, étudiant également les mathématiques qu'il appréciait et la psychologie. A l'époque, il a déjà découvert le jeu d'échecs qu'il pratiquera tout au long de sa vie et qui lui vaut de rencontrer Harry Fisher, un étudiant comme lui. Quand Fisher partit pour l'université de Louisville, ils entamèrent une correspondance qui aboutit à la naissance de Fafhrd, le géant et du petit souricier gris. Fritz mesurant 1.95 m et Fisher ne dépassant pas 1.60 m, il n'est pas difficile d'établir un parallélisme entre les créations imaginaires et leurs auteurs. Leiber lui-même indique que l'idée vint de Fisher et qu'elle fut développée quasi exclusivement par lui-même.

A 20 - 22 ans, Fritz Leiber reste un introverti, avec peu d'amis et facilement influençable. Une preuve peut se trouver dans son expérience épiscopalienne qui le vit en 1932 s'inscrire au séminaire de New-York et sortir après quelques mois de formation, ministre du culte. Cette expérience tourna court au bout de 5 mois et le renvoie à l'université de Chicago.

 

 

 

Biographie

Avec Fritz Leiber, nous continuons à creuser le sillon de l'Âge d'Or, mais parce que rien ne ce qu'il parait être, notre auteur du mois va nous entraîner dans un univers inédit pour un auteur de science-fiction. Leiber est un homme complexe tant dans sa vie et sa manière de l'aborder que dans son oeuvre.

Encensé par la critique, croulant sous les Hugo, les Nebula, Fritz Leiber est sans doute l'un des auteurs les plus originaux de sa génération, même si son style, sa capacité à mélanger les genres, ont souvent dérouté ses lecteurs et ont nécessité qu'il attende les années soixante pour être vraiment reconnu, période à partir de laquelle il commence sa razzia sur les prix du genre, le premier datant toutefois de 1958 pour "The big time" (Le grand jeu du temps).

D'origine allemande, la famille Leiber s'installe aux États-Unis au milieu du 19 eme siècle. Son père, Fritz senior se découvrit une vocation pour le théâtre à l'université de Chicago qui le conduisit dés le début du siècle ( le 20 eme) à jouer dans diverses compagnies théâtrale où il joua Shakespeare et rencontra Virginia Bronson, actrice d'origine anglaise qu'il épousa et qui donna naissance le 24 Décembre 1910 à Fritz Reuter Leiber, junior.

Son enfance fut partagée entre sa grand-mère, qui, neuf mois par an, pendant que les parents de Fritz Jr tournaient un peu partout, l'élevait chez elle à Pontiac dans le Michigan et ses parents pendant les trois mois d'été qu'ils passaient dans le New-Jersey. A la mort de son grand-père, Fritz suivit sa grand-mère à Chicago qui vint habiter avec ses filles, Dora et Marie.

Pendant toute son enfance, Fritz Leiber lut beaucoup avec une préférence marquée pour des auteurs comme Edgar Rice Burroughs, Lovecraft, Verne, Wells London ou encore Edgar Poe et fut baigné dans le répertoire shakespearien que répétaient inlassablement ses parents.

 

 

 

 

 

 

A cette époque, le désir d'écrire existe fortement chez Leiber, même si il estime que Fisher est bien meilleur que lui, il suit des cours de techniques narratives, commence un bon nombre d'écrits sans lendemain, travaillant en particulier sur une nouvelle intitulée " le jeu de l'initié" qu'il voulait à la manière de Lovecraft.

Le 16 Janvier 1936, il épouse Jonquil Stephens, poétesse galloise qui se passionne pour le fantastique et qui lui donne un fils, Justin, le 10 Juillet 1938. Pendant cette période, il se laisse convaincre par son père de tenter sa chance à Hollywood, expérience qu'il stoppe toutefois rapidement et il reprend sa nouvelle " lovecraftienne" et entame une correspondance, à l'initiative de Jonquil, avec le Maître.

Leiber, dans les années 50, extrait d'un film intitulé "le génie"? A son retour d'holywood où il a tourné dans " Camille " de George Cukor d'après "la dame aux camèlias" avec Greta Garbo et Robert Taylor et "le bossu de notre-dame" de James Ahern avec Olivia de Havilland, la famille s'installe à Chicago où Fritz devient assistant de rédaction à la Consolidated Books Publishers. Il continue à tenter d'écrire, mais rien de probant n'est produit à cette époque. Et c'est seulement en 1939 que Campbell (l'incontournable) publie dans la toute nouvelle revue "Unknown", le premier texte de Fritz Leiber "The jewels in the forest" qui prendra place plus tard dans le "cycle des épées". Pour Leiber comme pour Campbell, il ne s'agit pas de SF, mais de fantasy, le premier texte, estampillé SF, est "They never come back" que Leiber qualifiait de véritable escroquerie fondée sur une fumisterie scientifique.

 

 

 

 

 

 

 

En 1941-1942, Leiber part à Los Angeles enseigner à l'Occidental college d'Eagle Rock, l'art dramatique et la rhétorique. Puis pendant près d'un an, il se consacre à l'écriture; s'inspirant du "Sixième colonne" de Robert Heinlen, il en pousse les hypothèses et écrit "A l'aube des ténèbres" qui doit beaucoup également à Campbell qui trouvait cependant qu'il était un écrivain trop lent. La guerre continuant à réclamer son contingent de chair à canon, Fritz, qui s'est découvert une conscience pacifiste, prend en 1943 un poste d'inspecteur technique à la Compagnie d'Aviation Douglas, qui travaillant pour le ministère de la défense lui évite la conscription.

Son texte le plus notable de cette époque sera " Conjure Wife " (Ballets de sorcières) qui réinvente le concept "Ma femme est une sorcière " et qui sera, avec "The girl with hungry eyes" en 1995, le seul texte qui fera l'objet d'une adaptation cinématographique , dès 1944, avec " Weird woman", puis " Burn, witch, burn! "( Night of the eagle) en 1962 et "Witches' brew" en 1980.

A la fin de la guerre, Leiber revient à l'édition à Chicago où il prend un poste de rédacteur, puis d'associé à la rédaction de "Science Digest". Son travail, l'inadéquation entre ses écrits et l'attente de Campbell, le repli sur "Weirds Tales" alors en plein déclin, font que la fin des années quarante n'est ni productive, ni de qualité. En 1947, chez Arkham House parait son premier recueil de récits "Night's black Agents" qui est tiré à 3084 exemplaires.

 

 

 

Le 14 Octobre 1949, Fritz Leiber Senior décède d'une crise cardiaque .Cetteannée là, Fritz junior a lancé un fanzine " news purposes" qui paraîtra 12numéros d'affilée, puis ensuite 4 numéros, dans lequel il élabore les premierschapitres d'un feuilleton intitulé " Casper Scatterday's Ouest" qui sera publié ultérieurement sous le titre " the Green Millenium". A cette époque, il se rend à sa première convention de SF, celle de Cincinnati où il découvre d'autres aspects de la SF. Il continue à écrire pour Campbell, et suivant l'air du temps ( guerre froide, Mac Carthysme, péril atomique) produit des histoires de "catastrophes". La création de nouveaux magazines "The magazine of fantasy et science-fiction, Galaxy" donne un nouveau souffle à toute une génération qui s'émancipant des contraintes campbelliennes adopte un ton plus léger, plus caustique et pour Leiber, plus sexuellement libéré. Libération toute relativepuisque l'éditeur de "You're all alone" croit bon d'ajouter dans ce texte desscènes suggestives écrites par un autre.

Toutefois cette période productive est basée sur l'alcool, le surmenage, entrecoupée de tentatives de désintoxication et, de façon générale, d'un état dépressif dans lequel Fritz Leiber sombre en 1954 pour n'en sortir qu'en 1957 après avoir quitté, sans qu'on en connaisse les circonstances exactes, son poste chez Science Digest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A partir de 1957, Leiber retrouve non seulement le goût d'écrire mais la capacité à multiplier les genres; en 1958, il reçoit son premier Hugo pour " The big time", récit d'une guerre entre deux civilisations qui plongent dans le temps pour modifier le passé de l'autre. En même temps alors qu'il s'est installé à Los Angeles, il reprend les personnages de Fafhrd et du souricier gris, abandonnés à la taverne de l'anguille d'argent à Lankhmar et trouve en Cele Goldsmith, rédactrice en chef de Fantastic, un supporter ardent qui conduira Fritz Leiber à une production régulière, une livraison par an environ et donne vraiment vie au genre "Sword and Sorcery" dont il est l'inventeur.

Durant toute sa vie d'écrivain, Leiber sera dans une position justificatrice par rapport à la science-fiction qu'on lui reproche de ne pas écrire exclusivement, il appellera ainsi Frederic Brown, et sa volonté de sortir des sentiers battus tous les sept romans, à la rescousse. Il faudra des années pour qu' on admette qu'il ne peut y avoir de querelle des genres et que Fritz Leiber soit reconnu comme un auteur complet dans plusieurs genres ; il recevra plusieurs Hugo tant pour des oeuvres SF (le vagabond en 1965) que pour des textes du cycle de Lankhmar ( ill meet in Lankhmar en 1971). Avec "The wanderer" (le vagabond) qui sera le premier volume de la collection Ailleurs et Demain chez Laffont, Leiber produit un pur récit de SF où il utilise parmi les premiers, le principe narratif éclaté qui sera beaucoup imité ensuite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les années soixante sont, pour Fritz Leiber, celles de la plénitude, il écrit beaucoup, il est nominé presque tous les ans au Hugo ou au Nebula, Justin, son fils, a réussi son envol (il écrira également de la science-fiction) et donc Fritz a réussi dans son rôle de père. Il réussit un peu moins bien dans son rôle de mari puisque le 2 Septembre 1969, Jonquil meurt d'une crise cardiaque dans laquelle l'alcool et les barbituriques ont sans doute joué un rôle déterminant. Avec ce décès, Fritz sombre dans la dépression et l'alcool, Il lui faudra attendre 1972 pour émerger à nouveau, vierge de tout désir d'alcool qu'il ne touchera plus jusqu'à la fin de ses jours trouvant dans l'écriture une bien meilleure thérapie, voir son magnifique "Our lady of darkness" qui est très manifestement autobiographique.

Il s'installe alors à San Francisco, vit des rééditions , écrit 3 à 4 nouvelles par an, publie un recueil hommage à Jonquil "Sonnets to Jonquil and all" composé de ses poèmes et de ceux de son épouse et devient comme l'a bien dit J. Goimard le géant aux cheveux de neige qu'avait été son père trente ans avant. Il recevra un Gandalf Award Grand Master en 1975 comme son ami Poul Anderson, 3 ans plus tard.

 

 

 

On notera dans son oeuvre la place particulière faite à la race féline et au chat Gummitch, sa dernière histoire écrite quelques semaines avant sa mort "Thrice the brinded cat " s'y référant également.

En 1992, le 15 mai, il épouse Margo Skinner, une amie de 20 ans, alors qu'elle vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'un cancer et passe les derniers mois de sa vie à sillonner le pays dans des voyages en train durant lesquels il s'écroule de fatigue jusqu'à sa mort le 5 Septembre 1992 à San Francisco.

Justin Leiber Et l'histoire littéraire continue pour la famille Leiber, puisqu'après Justin, sa fille Arlynn, sous le pseudonyme transparent de Vivian Leiber, fait dans le roman à l'eau de rose. Arlynn Leiber, alias Vivian Leiber

Leiber aura été le double de Fafhrd, le géant, à moins que cela ne soit le contraire, mais pour le comprendre il faut se dire que chez Leiber, il y a du souricier gris, et que chez notre amateur de chats, il y a une tendresse envers toute l'humanité.

 

 

 

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